Le scarabée pique-prune bloque l'autoroute A-28

 

Février 2003 - Faute d'un statut de protection des habitats, les remembrements se poursuivent avec des abattages de haies en dehors de tout contrôle

 

En ce qui concerne le tronçon Nord sur lequel porte principalement l'avis motivé de la Commission Européenne du 20 décembre 2001, la situation a exactement évolué comme nous l'avions pressenti.

 

La prise en compte de la présence des coléoptères protégés n'a été que de façade. En effet, les protocoles de remembrements sensés intégrer la présence des espèces n'ont pas été rigoureusement mis en œuvre et il a été constaté un différentiel entre le prévisionnel et le réalisé (voir le rapport d'inspection IGE 2001).

Bien au-delà, il apparaît aujourd'hui que les remembrements ont repris sur ces secteurs, touchant des habitats devant être conservés dans le cadre des opérations d'aménagement foncier. Il ne pouvait en être autrement puisque ces haies et habitats devant être conservés n'ont bénéficié d'aucun statut réglementaire de protection et que les autorités, une fois leur projet validé, se sont désintéressé complètement du devenir des habitats à conserver, tant du point de vue de la surveillance que de l'octroi d'un quelconque statut de protection.

 

Les exploitants agricoles ont donc engagé par endroit des abattages de haies constituant des habitats caractéristiques en dehors de tout contrôle et contrainte. Les deux photographies illustrant cette page ne sont que des échantillons d'une réalité bien plus vaste....

 

Les exploitants agricoles se sont saisis de l'opportunité de ces réaménagement fonciers pour drainer leurs parcelles et réorienter leurs cultures vers la production céréalière au lieu du maintien d'herbage, donnant de notre point de vue le coup de grâce au système bocager antérieur qui permettait la conservation des haies constituant le réseau d'arbres, habitats de l'espèce concerné.

L'infraction des autorités françaises aux obligations des directives 85/337 CEE et 92/43 CEE est aujourd'hui caractérisée sur cette partie.

 

Pour le tronçon Ecommoy/Montabon :    

Les autorités administratives, en n'accordant aucun statut de protection aux habitats résiduels, ouvrent la porte à la poursuite des opérations de destruction par les exploitants agricoles.

 

Sur ce tronçon, les procédures de remembrements sont en cours de validation définitive pour un lancement d'opération à l'automne 2003.

Les protocoles sont plus que discutables. Ils prévoient par exemple la possibilité de supprimer jusqu'à 50% de haies, habitat potentiel, ce qui semble en incohérence avec la notion de protection des aires de repos et de nidification.

Il est également manifeste que ces protocoles ne garantissent absolument pas lors de leur mise en œuvre le respect des sites à conserver comme nous l'avons constaté sur le tronçon Nord. Surtout ils n'empêchent en rien la poursuite des destructions par les exploitants une fois l'opération principale achevée. La démonstration sur le secteur Nord est flagrante.

En ce qui concerne le projet autoroutier proprement dit, le programme actuel validé par les autorités françaises ne peut pas être accepté. Il n'y a eu aucune recherche de tracé alternatif au regard des impacts sur l'espèce et ses habitats. Toute allégation contraire est pur mensonge et mauvaise foi et en tout cas ne peut être étayé
par quelque document que ce soit.

 


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