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Le scarabée pique-prune bloque l'autoroute A-28 |
L'étude d'impact initiale ne mentionnait
pas la présence du scarabée Pique-prune sur le tracé
de l'A-28.
En 1997, Jean-Marie LUCE, l'un des rares spécialistes français de l'espèce, détaché auprès du Museum national d'Histoire naturelle, a été chargé d'étudier les conséquences de la construction de l'autoroute A-28 sur les populations d'Osmoderma eremita et celles des autres grands coléoptères. Son rapport a été remis en août 1999.
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L'espèce et ses habitats : |
" Les bocages de l'ouest
de la France constituent encore [pour l'espèce] un habitat
de très bonne qualité, qui abrite une des principales populations
de toute l'Europe occidentale. En particulier l'Orne et la Sarthe qui,
de tous les départements français, sont ceux qui possèdent
le plus de localités où elle a été observée.
Le département de la Sarthe paraît être une région
privilégiée pour la conservation des organismes saproxyliques."
IV/20
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" Les communes situées
dans l'ouest du massif forestier de Bercé constituent, inconstestablement,
un habitat de très bonne qualité pour le Pique-prune, le
meilleur de tous ceux qui ont été visités : il est
en particulier d'une très grande superficie (il s'étend au
moins sur une grande partie des communes de Lavernat, Verneil-le-chétif,
Mayet, Ecommoy, Saint-Mars-d'Outillé et Parigné-l'Evêque)
ce qui signifie qu'il abrite probablement une population importante, peu
susceptible de d'éteindre pour des raisons stochastiques."
[...] " Il semble incontestable que l'espèce possède encore de beaux habitats dans le département [de la Sarthe], parmi lesquels celui situé dans l'ouest du massif forestier de Bercé. Il est probable cependant qu'elle a déjà disparu de certains secteurs, largement remembrés, où la densité de vieux arbres est faible". IV/21
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Les destructions dues aux remembrements connexes : |
" Malgré les informations
données et les processus de concertation engagés, les destructions
de l'habitat prévues par les remembrements connexes à la
construction de l'autoroute sont souvent restés fortes et peuvent
affecter, gravement et durablement, les populations de l'espèce
encore présentes sur des surfaces importantes. Dans la mesure où
la réflexion sur les habitats à désigner au titre
du résau Natura 2000 est absolument insuffisante il n'est pas possible
à l'heure actuelle de relativiser complètement les destructions
envisagées mais certaines des opérations de remembrement
paraissent difficilement compatibles avec le maintien de l'habitat du Pique-prune
dans un état de conservation satisfaisant. Les destructions prévues
paraissent particulièrement fortes dans des zones, jadis largement
herbagères, qui sont en voie de mutation rapide et où les
arbres sont ressentis par les exploitants agricoles comme une gêne
considérable. A titre d'exemple, on peut citer la commission de
Saint-Jean-d'Assé, où dans la partie de la commune qui possède
les habitats à Pique-Prune les mieux conservés, il est prévu
d'arracher à peu près la moitié des vieux arbres.
Si l'on s'en tient au principe de précaution on ne peut que déconseiller,
vivement, d'entreprendre les remembrements des commissions de Sainte-Jamme-sur-Sarthe,
Saint-Jean-d'Assé, La Bazoge et Téloché tels qu'ils
sont actuellement prévus".
V/23
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L'effet de coupure
(fragmentation de l'habitat, isolation des populations concernées) : |
" L'effet de coupure est
probablement le principal impact, à long terme, d'une infrastructure
telle qu'une autoroute sur les populations de nombreuses espèces
d'invertébrés.
[...] " L'effet de coupure dû à l'autoroute dépendra à la fois des caractéristiques de l'infrastructure elle-même et des modifications qu'elle engendrera dans son environnement immédiat, en particulier de la façon dont les remembrements connexes seront menés. Tels qu'ils sont prévus les remembrements contribueront à l'augmenter, d'une part parce qu'ils détruiront de façon importante les habitats sur des territoires étendus de part et d'autre de l'axe de l'ouvrage, d'autre part parce que certaines des structures linéaires qu'ils feront disparaître (haies et chemins creux) sont précisément celles qu'il importe le plus de conserver pour diminuer au maximum l'effet de coupure. [...] " Pour l'instant les passages à faune prévus sont des passages à gibier classiques, avant tout conçus pour les grands mammifères. Toutes les études concernant ces types de passages qui ont été consacrées aux invertébrés ont montré qu'ils sont inadéquats pour ceux-ci". V/23-24
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