Le 28 mars 2000 se tenait en préfecture du Mans une réunion du comité de pilotage NATURA 2000 pendant laquelle le Cabinet d’étude OGE a présenté ses propositions de périmètre relatives à la mise en place de mesures de gestion et de conservation de l’espèce Osmoderma Eremita. Cette étude avait pour objectif de déterminer sur la base de critères scientifiques les sites les plus favorables à la conservation de l’espèce en Sarthe.

Les critères scientifiques retenus étaient fondés sur la biologie de l’espèce, les connaissances actuelles et les inventaires des habitats potentiels.

Les capacités de déplacement du scarabée ont été un des critères déterminant pour définir les noyaux durs de populations. La base retenue pour la définition est de 300 mètres alors qu’il nous semble plus cohérent de retenir 500 mètres, conformément aux études nationales. Ces 200 mètres d’écart ne sont pas neutres et conduisent de fait à minorer les superficies à prendre en compte.

De même, la notion de restauration des milieux n’a pas été retenue dans la définition des périmètres, alors que cette notion est explicite dans la directive Habitat.

Bref, les bases de discussion ont été évaluées à minima.

Cependant, le point le plus important à retenir de ces propositions de périmètre est que le site le plus important pour la conservation de l’espèce et représentatif des habitats “châtaignier” est celui sur lequel nous travaillons depuis cinq ans. Cette proposition de 1000 Ha à l’Ouest de la forêt de Bercé est aujourd’hui validée par cette étude scientifique et reconnue par les services de l’État. En dehors de son caractère remarquable, sa particularité est que l’autoroute A28, s’il elle se faisait, le couperait en deux suivant un axe nord-sud. De plus, la reprise éventuelle des travaux se ferait en partie sur un secteur inclus dans ce périmètre. De toute évidence, il est aujourd’hui contraire au respect de la directive Habitat de redémarrer quoi que ce soit dans ce secteur.

On ne peut que constater que les faits nous donnent raison et confirment la pertinence de notre analyse en terme d’intérêt du site. 

Il ne reste aujourd’hui aucun échappatoire aux promoteurs du projet A28. Ils doivent impérativement faire la démonstration qu’il n’y a pas d’alternative en terme de tracé , permettant d’éviter les secteurs retenus et surtout que le projet est d’intérêt public majeur. Pour un trafic estimé à moins de 5000 veh/jour, nous souhaitons bon courage à M. Gayssot.

Il est donc plus que jamais d’intérêt général d’étudier enfin un réaménagement raisonnable de la RN 138, axe parallèle, qui permettrait de respecter les milieux naturels tout en offrant un service gratuit et de qualité à l’usager.