Autoroute A28 Alençon,
Le Mans, Tours
Aucune étude
d'impact hydraulique n'a été conduite
au préalable de la déclaration publique.
L'historique du dossier A28 montre à
la fois une carence sur l'évaluation préalable et sur
le caractère approprié des éléments techniques
postérieurs à la DUP de 1993.
Dans le cas de l'A28 et de la traversée
de la vallée du Loir, il s'agit clairement d'une absence d'évaluation
appropriée des incidences sur l'eau du projet autoroutier avant
la délivrance de l'acte d'autorisation ( DUP de juillet 1993
).
- Aucun document n'est disponible et n'a été
présenté avant la date de DUP et les premières
études réelles datent de 1995. Les seules références
disponibles ne peuvent en aucun cas constituer une évaluation
appropriée au sens de l'Art 3 de la directive 85/337. La France
a donc manqué à ses obligations sur ce point. D'autre
part, l'évaluation postérieure à la DUP au titre
de la loi sur l'eau ne peut compenser cette carence. En effet, l'autorisation
au titre de la loi sur l'eau n'a pas pour vocation d'autoriser un
projet au sens large comme une DUP, mais n'a qu'une action ponctuelle.
- D'autre part, cette étude postérieure
à l'acte DUP s'effectue sur la bande déclarée
d'utilité publique et n'offre à ce titre qu'une évaluation
trop restreinte en terme géographique, ce qui pour des problèmes
de fonctionnalité hydraulique ne peut correspondre à
une évaluation appropriée.
- Le dossier soumis à enquête publique
ne mentionne aucun élément d'appréciation si
ce n'est des mentions du type « l'ouvrage traversera le Loir
et toute disposition devra être prise pour ce franchissement
».
- Les remarques des populations lors de cette
enquête n'ont pas pu permettre l'approfondissement de ces évaluations
techniques, la réponse étant de la part des services
de l'Etat qu'elles seront conduites au moment approprié, c'est
à dire au moment de l'exécution des travaux.
- Les premières études techniques
relatives à l'impact hydraulique de l'A28 sur la traversée
de la vallée du Loir date de 1995/1996 soit, au mieux, trois
ans après la délivrance de l'acte d'autorisation.
- Ces études réalisées
dans le cadre de l'APA ( Avant Projet Avancé ) en 1996 servent
aujourd'hui de référence au dossier qui doit être
soumis à enquête publique au titre de la loi sur l'eau.
Les critiques des services de l'Etat en charge de la politique de
l'eau ( Ministère de l'Environnement ), dont nous avons copie,
sont sans équivoques et montrent le caractère non approprié
de cette évaluation. C'est pourtant la version la plus récente
des études disponibles sur ce dossier. Il est donc manifeste
que les éléments d'appréciations antérieurs
ne pouvaient être de meilleure qualité. La version la
plus récente et techniquement aboutie, postérieure de
7 ans à l'acte d'autorisation de juillet 1993, étant
jugée insuffisante, donc non appropriée par les services
de l'Etat eux-même, toute version antérieure ne peut
donc prétendre au statut d'évaluation appropriée
des impacts hydraulique de l'A28 sur la traversée de la vallée
du loir.
- D'autres éléments de contexte
sont édifiants, telle l'étude conduite par le DIREN
en charge du dossier de l'A28 en 1992, après
l'enquête publique, qui tend à montrer que «le
dossier d'enquête préalable ne met pas en évidence
les très importants problèmes hydrauliques» liés au passage de l'autoroute. Ce courrier
du DIREN a été censuré par le Préfet de
l'époque et sa lucidité lui a coûté un
blâme administratif, un plan de carrière calamiteux et
un départ à la retraite anticipé. Son statut
de retraité lui ouvre droit aujourd'hui à la parole...
- De même, dans les conclusions des commissaires
enquêteurs, on note page 20 «
la réalisation d'une enquête hydraulique détaillée
destinée à étudier ce phénomène
d'inondation si souvent mentionné est indispensable».
On reste pantois de tant de naïveté puisque la DUP fut
prise en 1993 sans étude complémentaire et que la première
ébauche fut mise en route en 1995.
Liste des éléments les plus
significatifs montrant ce manquement à l'évaluation appropriée:
- Les extraits des conclusions des commissaires
enquêteurs.
- L'avis de la Commission d'Enquête du
27/03/1992.
- Les courriers DIREN et préfet de 1992
.
- Les extraits du dossier loi sur l'eau de
2001.
- L'évaluation de ce dernier dossier
par les services internes de l'Etat, direction de l'eau du MATE .
- La cartographie du champ d'expansion des
crues et le tracé de l'A28 dans la zone.
|